Un appel à communications est lancé pour préparer le colloque international du réseau international de recherche Zoomathia qui se tiendra du 24 au 26 octobre 2024 au campus Condorcet et au Collège de France sous le titre «Il ne leur manque que la parole» : Sons, cris et voix des animaux dans les cultures antiques et médiévales.

Quatre perspectives principales sont proposées pour accueillir les communications :

Langage animal versus langage humain (approche théorique) : Comment définir le mode d’expression vocale des animaux avec des instruments théoriques pensés pour l’homme ? Cri et son constituent-ils un élément sonore communicationnel partagé ? Le cri chez l’homme est-il une expression hypolinguistique, paralinguistique ? Comment les Anciens marquaient-ils la différence entre ζῷα ἄλογα, animalia muta ou muta bestia (« bestes mues »), d’une part, et animaux « parlants », de l’autre ? Que disent les mythes originels de l’apparition du langage animal et humain et de leurs différences ?


Sonosphère animale et compréhension (échanges intra-spécifiques et extra-spécifiques) : La question de l’intelligibilité du son et de la voix articulée (p. ex. dans les débats philosophiques et grammaticaux) ; celle des rapports entre langage, compréhension et apprentissage du langage (les débats sur le logos et la prudentia, et la prééminence possible du sens de l’audition sur celui de la vue) ; celle de la possibilité de l’intercommunication homme/animal (p. ex. chez certains saints) et plus largement de la communication interspécifique ; les fonctions des voix animales dans les sociétés humaines et animales (p. ex. cris des oiseaux de proie, écolocalisation) ; l’effectivité des cris animaux sur la vie et l’émotivité humaines et animales (p. ex. les effets du chant du coq, du ronronnement du chat) ; les interprétations des manifestations sonores des animaux, en particulier dans les présages.


Cris, chant, imitation, musicalité (écriture du son, écriture de la voix) : Les émissions non linguistiques ; l’homologie sonore entre cris animal et humain ; les bruitages animaux ; l’acculturation de ces bruits (dans les littératures, la poésie, le chant et la musique) ; la place des cris d’animaux dans le folklore (p. ex. les concours de chants d’oiseaux) ; les instruments et appeaux ; les voix, vocalises, vocalisations, chants et productions musicales ; la valeur sémiotique des onomatopées et les étymologies onomatopéiques ; la mimophonie (où le son signifiant imite le son signifié) ; la distinction onomastique des animaux entre eux par le cri émis (p. ex. les zoononymes, verba sonandi) ; l’apprentissage du langage humain par l’animal (p. ex. avec les perroquets ou les singes).


La parole donnée aux animaux (représentation non sonore de la voix des animaux) : La mise en scène de l’animal parlant dans les sociétés animales et humaine : par exemple dans les fables et les romans byzantins (Ὁ Πουλολόγος, Συναξάριον τοῦ τιμημένου γαδάρου, Διήγησις παιδιόφραστος περὶ τῶν τετραπόδων ζώων…), les fabliaux, le roman de Renart, la « Conférence des oiseaux » de Farid al-Din Attar (dans la 22e épître des Ikhwân al-Safâ)… ; la représentation du son, de la voix, de la parole dans l’iconographie (p. ex. : avec Esope ou Adam parlant aux animaux), l’épigraphie, la littérature.


Les propositions de communication feront l’objet d’une sélection par le comité scientifique.

Les communications pourront être prononcées en français, anglais, allemand, italien ou espagnol.


Elles peuvent être envoyées avant le 1er mai 2024 aux adresses suivantes : isabelle.draelants@irht.cnrs.fr ; jean-charles.ducene@ephe.psl.eu ; stavros.lazaris@college-de-France.fr ; arnaud.zucker@univ-cotedazur.fr


Comité scientifique : Santiago ARAGON, Elisabetta CARPITELLI, Christophe CHANZEDON, Jean-Charles DUCÈNE, Isabelle DRAELANTS, Michel KREUTZER, Stavros LAZARIS, Baudouin VAN DEN ABEELE, Arnaud ZUCKER